APRÈS LE GESTE, LE GRAND DEHORS

PROLOGUE

un projet de Giuliana Zefferi

2018

Éléments scénographiques en polycarbonate alvéolaire, élastiques et attaches de maillot de bain co-réalisées avec Giuliana Zefferi, 350 x 250 x 210 cm, 2018

Après le geste, le grand dehors est

un projet mené en co-réalisation avec :

Giuliana Zefferi

Julien Arnaud

Romain Guillet

Martha Salimbeni

Evelyne Villaime



CONFORT MENTAL accueille le prologue au projet " Après le geste, le grand dehors"


Du 09 novembre au 11 novembre 2018 de 14h à 18h

Du 12 novembre au 16 novembre 2018 (sur RDV)


Vernissage le 08 novembre 2018 à partir de 18h

Performance / lecture 19h


Avec le soutien à une recherche/production artistique du Centre national des arts plastiques, la participation du DICRéAM, et le soutient de la Drac Ile-de-france


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La pratique de Giuliana Zefferi est celle d’une exploration du geste à travers une histoire des formes et de leurs usages. À partir d’une recherche sur les régimes d’existence de la sculpture, l’artiste produit une réflexion sur la temporalité de l’œuvre et ses différents états, de sa phase de projet à celle de produit fini, de sa découverte dans l’atelier à sa mise en exposition. Dès lors, la présentation de l’œuvre n’est plus perçue comme une fin en soi mais simplement comme un pont, une médiation, et c’est le passage de l’atelier à l’exposition qui est interrogé : l’œuvre se cherche et se révèle dans ce cheminement d’un lieu à l’autre, d’un état à l’autre. Dans ce système de pensée, c’est autant le rôle de l’artiste qui est questionné – perçu comme un relais – que la centralité de l’objet qui est remise en cause, à travers le questionnement de ses multiples vies et de son protocole d’apparition. Giuliana Zefferi intègre ainsi la charge expérimentale de son travail au cœur même du processus créatif et transforme « la sérendipité consciente » en « un outil de recherche dont l’objectif est indéfini ». Après le geste, le grand dehors, sur lequel elle travaille actuellement, est à l’image de cette réflexion. Projet tentaculaire qui se veut évolutif et collaboratif, il s’articule en différentes phases de recherche et de réalisation, pour se traduire par une multitude d’objets, documents, films, événements, etc. En prenant pour point de départ un inventaire d’objets préhistoriques rédigé par André Leroi-Gourhan en 1971, Giuliana Zefferi entreprend de rassembler une collection de formes et de gestes, de cataloguer une série d’objets et d’en documenter l’évolution. L’enjeu est ainsi de confronter des objets du quotidien préhistorique avec leur réinterprétation moderne, en tentant de rompre avec leur valeur d’usage et de jouer avec leurs traductions possibles – le tout avec l’humour que l’on connaît à l’artiste. L’articulation du titre reflète précisément cette idée de passage de la forme préhistorique à la sculpture contemporaine, ce basculement d’un terme à l’autre : si « Après le geste » symbolise la reprise et l’épuisement des savoir-faire, des gestes et des formes, « le grand dehors » correspond à cette idée que la perception ne peut pas capter naturellement ce que seule la conceptualisation peut rendre visible (l’en dehors de l’objet). La temporalité du projet devient alors élastique, chaque étape pouvant accueillir de nouvelles formes dans différents médiums, tout comme de nouvelles collaborations, construisant progressivement un récit qui compose ce que Giuliana Zefferi décrit comme une « narration uchronique », qui remet en cause toute linéarité et entraîne l’objet vers son émancipation.


Emeline Jaret

© photos : M. Bessière