La ville de Caromb m’offre le cadre de travail et le prétexte idéal pour un projet « in situ », tant dans la conception que dans la réalisation.

Une scénographie de plein air, du mobilier pour poser son corps, son verre, son regard ou son macbook. Des tables et des chaises en somme.

Il s’agit de transformer les assises centenaires de la ville (murets, marches, banc) en coulant sur place des coussins de mousse à même la pierre. C’est un nappage autant qu’un camouflage : Améliorer le confort de ces murets en apportant mollesse et chaleur, reproduire la pierre par un coulage sédimentaire de la matière.

J’envisage les éléments « table » différemment en faisant appel aux industriels de la région, un ferronnier et un carrossier réalisent des plateaux en métal aux formes pures et géométriques.

J’oppose délibérément les formes et les process : artisanal, chimique, informe pour les assises, minéral, minimal, high-finish pour les tables.

Je tente de rendre visible le geste du designer dans une perspective de réalité « physiquement augmentée » plutôt que « sommairement adaptée ». Pour répondre autrement à un besoin qui aurait quasiment pu se satisfaire de chaises et tables pliantes de location, je choisis d’utiliser l’existant pour construire un projet à la fois plus identifiable et plus sensible.

Il reste ensuite à fantasmer la vie du projet au-delà du temps du festival. La réapparition surprise des coussins pendant les ateliers, l’installation des tables chez l’habitant jusqu’à l’année suivante…